Calade en pierre – L’authentique pavage des villages de Provence

La calade également appelée « caladage » était et demeure une technique de pose ancestrale de la pierre. Depuis le 28 Novembre 2018, ce savoir-faire et cette discipline ont été inscrits au Patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO. Il permet de revêtir les rues et ruelles des bourgs escarpés afin de les rendre carrossable et permettre un meilleur écoulement des eaux de pluie.

Il s’agit d’un véritable art séculaire employé depuis bien longtemps sur le bassin Méditerranéen. Les bourgs étant construits sur des promontoirs rocheux ou des collines, il fallait mettre en place un système qui permettait d’irriguer les eaux usées tout en rendant les sols praticables pour le passage des charrettes et des piétons.

Les aires de battages laissent donc place petit à petit aux calades de pierres qui font encore les somptueux paysages de notre Luberon d’aujourd’hui. Il faut dire que les pierres sont des éléments particulièrement présents dans notre région de basse-montagne. Auparavant, les roches étaient bien souvent extraites de l’empierrement de terres pauvres ou étaient ramassées sur les rives du Rhône voire jusqu’au bord de la mer.

D’où vient cette technique de maçonnerie d’autrefois ?

À l’origine, la calade faite de pierres n’avait pas la destinée esthétique qu’on lui confère de nos jours. Les pavés étaient un moyen bon marché d’aménagement paysager qui a rapidement permis de revêtir des chemins boueux, des places laissées en jachères et des ruelles habitées.

Au fil des siècles, la technique de pose s’est perfectionnée afin de rendre le pavage beaucoup plus durable. La méthode d’empierrement effectuée pour dresser des murs en pierres sèches est reprise non plus à la verticale, mais directement à l’horizontale.

Les roches sont imbriquées les unes dans les autres afin d’obtenir une stabilité et une robustesse profonde. Il n’est d’ailleurs pas rare de pouvoir encore observer des caladages de la sorte dans nos plus discrets villages qui jalonnent les gorges du Verdon. Chacun offre des perspectives différentes et un charme suranné qui ne laisse personne indifférent. Il faut dire que ces ouvrages font le visage de ces hameaux dans le monde entier.

Toutefois, il faut savoir que cette maçonnerie sèche réclame une haute technicité afin de la rendre totalement utile et praticable. Comme nous l’avons brièvement évoqué dans l’entête de cette histoire, ce revêtement rocailleux était traditionnellement mis en place pour créer des rigoles d’évacuation des eaux stagnantes au sommet des villages.

Les pierres étaient alors taillées et rangées de manière à former une inclinaison drainante avec une rigole centrale. Certaines découpes étaient forgées spécialement par les artisans pour sceller ce caniveau et une fine couche de mortier pouvait ensuite être intégrée pour assurer sa tenue.

Comment sont réalisées les véritables calades du Vaucluse ?

Pour rénover et prolonger ces constructions millénaires, les ouvrages réclament un savoir-faire artisanal et une expérience afin d’entretenir ce patrimoine précieux. En premier lieu, il convient de garder toute l’âme d’antan, et l’attrait de cet esprit antique qu’on apprécie tant.

Pour cela, il s’agit de privilégier la pierre très présente dans notre région. Elle est principalement grise, mais elle peut aussi prendre des teintes naturellement rouges, orange, jaune clair et cobalt ce qui permet de créer des harmonies pastel et rendre cet art légendaire toujours plus esthétique.

Depuis sa création, la calade faite avec ce matériau solide a rapidement rejoint les parvis des églises, recouvert les cours des fermes et des bastides pour devenir plus uniquement un chemin brut mais aussi un décor à visée ornementale.

La maîtrise d’autrefois prend alors des tournures plus architecturales et les ouvrages se parent de motifs et de mosaïques uniques.

Pour les mettre en place, il faut procéder à un décaissement du sol qui doit être proportionnel à la taille des roches sélectionnées pour le pavage. Cette approche permet de préparer le terrain et veiller à limiter une future érosion du sol.

Par la suite, l’authentique calade Provençale réclame un mortier léger qui est composé de ciment, de sable et de chaux. Cette alliance garantit une durabilité de l’application et une structure puissante qui résistera de façon imperméable dans le temps.

La travail de taillage des pierres et d’ajustement se fait ensuite en offrant une répartition des charges régulière sur l’ensemble de l’ouvrage. Cet assemblage doit être précis et constant pour obtenir une surface nivelée et parfaitement plane.

Dans quel contexte peut-on créer une calade ?

Les réalisations de sols en pavage de pierre antique peuvent répondre à de nombreuses exigences qu’elles soient à destination des particuliers, comme des municipalités.

La mise en place de ce type de revêtement traditionnel permet de faire des terrassements inédits notamment pour :

  • Une arrière-cour ou sur une placette
  • Créer une allée
  • Rénover un chemin ou un sentier
  • Offrir du cachet à un village classé
  • Faire une chaussée d’écoulement
  • Décorer des espaces verts harmonieusement
  • Et de nombreux autres projets, y compris des escaliers typiques…

Par exemple, en Provence, le motif à damiers que l’on connaissait autrefois se trouve petit à petit remplacé par des mosaïques préalablement dessinées puis définies par des cordages et des piquets qui servent de guide lors de la pose finale. Ces cordeaux sont essentiels pour conserver la technique d’inclinaison initialement prévue dans le concept de la calade d’antan.

Dans le petit village pittoresque de Saint-Paul-de-Vence, ces dessins géométriques et des bouquets floraux peuvent être aperçus dans ces ouvrages faits de pierres apparentes. Les pierres érigées à la main par les caladeurs ont fait le visage est la réputation de ce hameau artistique.

À Gordes, c’est encore un autre travail remarquable qui a été élaboré. Les rues ont été empierrées avec des roches calcaires rangées verticalement sur la tranche. Certaines descentes présentent même de vastes paliers encaladés qui permettent de faciliter l’accès pentu aux passants.

Ces marches successives sont très basses et portent le nom de « pas-d’âne ». Ce terme proviendrait des très longues marches observées sur le chemin d’accès au Fort de Buoux. Ces vastes niveaux en pierres avaient été mises en place pour faciliter la montée des ânes qui ravitaillaient le site.

Et bien que la main d’œuvre entièrement artisanale sur ce type de projet demande une dextérité permanente, les calades font partie du riche patrimoine Provençal et nous avons à cœur de poursuivre leur conservation.

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